Episode 8 - Willem Fredereik Vander Poorten

Dans cet épisode, Willem-Frederik Vander Poorten, attaché commercial pour Flanders Investment & Trade à Lille, parle de son rôle dans le soutien aux entreprises flamandes qui cherchent à exporter vers la France et aux entreprises françaises qui cherchent à investir en Flandre. Il souligne les opportunités économiques dans le nord de la France, notamment grâce à la réindustrialisation. Il insiste sur la nécessité d'une coopération européenne entre les agences flamandes, wallonnes et bruxelloises, sur la diversité culturelle de la région frontalière et sur l'importance des compétences linguistiques pour la compétitivité de la Flandre.

15.10.24 / Episode 8 - Willem-Frederik Vander Poorten, attaché commercial pour Flanders Investment & Trade à Lille.

Willem-Frederik est attaché commercial pour Flanders Investment & Trade à Lille. Il est né à Gand et a étudié la philosophie. Il vit à Lambersart avec sa famille, ses enfants fréquentent une école française. Il aide les entreprises flamandes à exporter et les entreprises françaises à investir en Flandre. La France est un marché important pour la Flandre, puisqu'elle est son troisième partenaire commercial. La Flandre exporte d'ailleurs davantage vers la France que l'inverse.

L’importance de la culture
« La France est un pays de près de 70 millions d'habitants. C'est un pays prospère qui a une frontière commune avec la Flandre. En soi, cela la rend très intéressante. La France est également un pays très diversifié. En tant qu'entreprise, vous pouvez donc y trouver de nombreuses opportunités.

« La culture est quelque chose d’essentiel. Il est important d'avoir des affinités avec la culture française, mais en même temps, nous devons veiller à ne pas faire un amalgame de cette culture française. Le Français unique et stéréotypé n'existe pas, tout comme le Flamand. Faire l'effort de découvrir la diversité en France est en soi une très bonne démarche. Et bien sûr, nous sommes dans un contexte européen. Il n'y a donc plus beaucoup de barrières commerciales. Je me sens parfois plus comme un psychologue pour les entrepreneurs flamands que comme un véritable attaché commercial. En effet, les Flamands ont parfois l'impression que les Français sont très chauvins, qu'ils ne veulent acheter que des produits français et qu'ils ont une vision biaisée du ‘petit Belge’. Ce n'est pas vrai. En fait, j'ai appris à connaître tout sauf une France chauvine, mais plutôt une France en proie au doute et une France très ouverte à la collaboration avec, notamment, les Flamands.  

L'économie du Nord de la France et ses opportunités 
Le nord de la France se réindustrialise. Cela présente des opportunités pour les entreprises flamandes. Les Gigafactories et l'industrie automobile, par exemple, offrent des opportunités aux fournisseurs flamands. Le port de Dunkerque est primordial pour les entreprises flamandes.  

« Je pense que les Flamands n'ont peut-être pas suffisamment estimé à quel point l'économie française pouvait se redresser. Toute cette électrification et cette réindustrialisation de la France évoluent favorablement, mais pas autant que prévu initialement. Ce qui se passe pour la France est donc une très bonne chose, mais cela a aussi ses limites en termes de vitesse. Les miracles n'existent pas. Mais il est vrai que les entreprises flamandes et l'écosystème flamand tentent d'y trouver des opportunités. La France est donc en train de se réindustrialiser et est potentiellement un concurrent. Mais on pourrait aussi penser « non, il se passe quelque chose là-bas ». Il y a des opportunités pour les entreprises flamandes dans ce pays.  

Coopération belge
La FIT est une agence flamande, mais elle collabore avec des collègues wallons et bruxellois. La coopération est complémentaire et non concurrentielle. « Il nous arrive de nous retrouver avec mon collègue wallon et mon collègue bruxellois, avec lesquels j'entretiens d'ailleurs de très bonnes relations. Je ne pense pas que nous devrions nous considérer comme des concurrents. Je pense que nous pouvons tout simplement très bien travailler ensemble dans certains domaines. S'il est opportun de coopérer avec d'autres régions, nous ferons de même. »  

Un appel pour retrouver le « réflexe européen » et l'ouverture d'esprit
« J'ai grandi dans les années 1990. J'ai eu le sentiment qu'une vague d'optimisme soufflait alors sur l'Europe et que l'unification européenne était accueillie comme un projet optimiste et positif. Lorsque je regarde autour de moi aujourd'hui, dans les médias, mais aussi lorsque je parle aux gens, je remarque que ce sentiment a changé de toute façon. Je plaide pour le rétablissement de ce réflexe européen. Pour la Flandre en tant que région, il est très important que nous gardions les yeux ouverts et que nous correspondions très bien avec nos voisins européens. »  

Pour Willem-Frederik, l'Europe est donc « unie dans la diversité ». La région frontalière fonctionne comme une mini-Europe, avec des échanges entre trois cultures. À cet égard, les connaissances linguistiques restent très importantes pour la compétitivité de la Flandre. « Nos connaissances linguistiques sont un atout important. Et nous devons s’assurer qu'elles le restent. Je pense que nous devons absolument veiller à continuer à parler de nombreuses langues en Flandre. Car si nous voulons nous profiler comme une région ouverte au monde et accessible au monde, la connaissance des langues est primordiale. »

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