Le travail transfrontalier : une réponse collective aux besoins des entreprises en zone frontalière franco-belge

En Flandre occidentale, de nombreux postes restent sans réponse, dans le Nord-Pasde-Calais et le Hainaut, de nombreux demandeurs d’emploi ne trouvent pas de travail dans leur propre région. Des partenaires de Flandre, du Hainaut et de France travaillent ensemble pour promouvoir le travail transfrontalier.

Ces dernières années, les 22 partenaires du projet européen Compétence sans Frontières ont lancé de nombreuses initiatives visant à rapprocher plus efficacement les deux marchés du travail. Ils ont mis en avant des emplois dans les secteurs agroalimentaire, textile et écoconstruction et ont développé des programmes de formation transfrontaliers. Au cours des 127 visites d’entreprises, de nombreuses entreprises ont été informées des avantages de l’emploi transfrontaliers et ont reçu des conseils sur la manière de rendre leur entreprise plus attrayante pour ces demandeurs d’emploi.

Formation continue/apprentissage tout au long de la vie

L’une des formules à succès du projet a été l’organisation de formations courtes par les partenaires de formation. “Les demandeurs d’emploi reçoivent également une formation complémentaire sur le lieu de travail avec un accompagnement personnalisé, de sorte que le seuil de démarrage est beaucoup plus bas”, explique Jean de Bethune, président de POM Flandre occidentale (Agence de développement économique de la Province de Flandre occidentale). Au total, nous avons organisé 68 sessions de formation dans les différentes régions pour les professions en difficulté dans les secteurs de l’alimentation, du textile et de la construction durable. 466 stagiaires flamands, français et wallons ont reçu une formation pour pouvoir travailler dans l’un de ces secteurs. Le cours de formation destiné aux opérateurs de conditionnement dans le secteur agroalimentaire a suscité un vif intérêt. Les services publics de l’emploi (Pôle Emploi, VDAB et Forem) notamment accompagnent les demandeurs d’emploi dans leurs démarches de recherche et d’apprentissage de la culture du voisin, avec également des ateliers d’apprentissage du néerlandais/français.

Vitrines physiques pour chaque secteur

En plus de ces programmes de formation, le projet Compétences sans Frontières s’est concentré sur la promotion de ces secteurs. En investissant dans des vitrines sectorielles (des lieux physiques de promotion des secteurs professionnels) les partenaires mettent en avant les secteurs industriels concernés : la vitrine textile à Mouscron, le Job Labo Industrie à Dunkerque, Acasus (construction durable) à Veurne et le Joblabo Voeding à Roeselare. Depuis son ouverture en 2017, le Joblabo Voeding a attiré plus de 3 773 jeunes et demandeurs d’emploi venus découvrir les métiers de l’agroalimentaire.

Big data: cartographie des flux frontaliers

Afin de mieux cartographier les flux frontaliers, les partenaires du projet sont allés plus loin. Pour la première fois, ils ont utilisé des données anonymes de téléphonie mobile provenant des fournisseurs Orange (France) et Proximus (Belgique) pour enregistrer et analyser les flux transfrontaliers. “En analysant ce big data des mouvements transfrontaliers, nous pouvons, par exemple, détecter les angles morts en France qui génèrent peu de frontaliers. Nous pouvons ensuite les activer par des actions ciblées”, explique Jean de Bethune. “En outre, « nous avons rendu comparables les données socio-économiques provenant de différentes sources afin de mieux suivre et comparer la situation spécifique des différentes régions.”

 

Vision du futur

“Des ponts sont encore nécessaires entre partenaires, notamment pour améliorer les possibilités de mobilité et de communication vis-à-vis des entreprises et des demandeurs d’emploi. Via le niveau européen, nous pouvons aborder les freins structurels, discuter des possibilités de nouveaux projets pilotes et prendre ensemble des nouvelles initiatives” ajoute Rudy Demotte, le Président de l’Eurométropole LilleKortrijk-Tournai. “Toutes les entreprises de Flandre occidentale sont à la recherche de collaborateurs compétents. Pour y parvenir, nous devons penser et agir au-delà des frontières”, conclut Jean de Bethune. “Du point de vue de la Province, nous esquissons différentes pistes de réflexion pour donner suite au projet Compétences sans Frontières. Ainsi, nous nous appuyons sur les bases de cette coopération pour continuer à aborder cette question avec une approche transrégionale, par exemple dans le domaine de la formation des métiers en pénurie.”

Le budget total du projet Compétences sans Frontières s’élève à 3.291.783,89 €, financé par les 12 partenaires opérateurs du projet, avec le soutien de la Province de la Flandre occidentale et de la région Wallonne Dans le cadre du programme Interreg V France-Wallonie-Flandre, le Fonds Européen de Développement Régional soutient financièrement le projet ‘Compétences sans Frontières’ à hauteur de 50 %.

Plus d’informations : www.grenzelooscompetent.eu/fr

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